Baxter Dury, que du plaisir!

Le dandy anglais sort It’s A Pleasure, un quatrième album toujours aussi simple, toujours aussi efficace.

Voilà déjà un moment que Baxter Dury ne vit plus dans l’ombre de son père –Ian Dury, alias Sex & Drugs & Rock & Roll. Depuis Happy Soup, en 2011, le chanteur britannique a fait danser la planète avec sa voix rauque et suave portée par des chœurs féminins angéliques. Ce faux crooner, joyeux luron au sourire ironique ravageur, dévoile It’s A Pleasure, un quatrième album enjoué aux bonnes odeurs gainsbouriennes, avec ce petit flegme en plus totalement séduisant. Gainsbourg car le Londonien, qui n’a jamais caché son goût pour le chanteur de La Javanaise, déclame ses textes avec une certaine brutalité, sur une musique pop-rock plutôt douce, avec la voix de la Française Fabienne Debarre (We Were Evergreen), sa Jane Birkin à lui le temps du disque.

Cet album est une suite parfaitement logique au précédent, où l’artiste exploitait déjà un son minimal, plus brut et moins « symphonique » en tout cas que sur les deux premiers essais. Les arrangements ne vont pas chercher bien loin : une ligne de basse assez simple, quelques synthés et une rythmique basique sur lesquels tournent des morceaux monstrueusement efficaces, parmi lesquels Pleasure et Palm Trees, les deux premiers singles. La voix de nymphette de Fabienne Debarre, qui accentue celle placide et écorchée du chanteur, apporte une dimension ludique et légèrement désuète à cet ensemble. Il suffit, pour s’en rendre compte, d’écouter Whispered, étrange morceau tout en boucles psychédéliques. C’est joli, et joyeux. Et, de temps à autre, on se dit que la musique de l’artiste frôle vraiment la perfection (attention du peu), comme pour la sublime White Men. Avec It’s A Pleasure, Baxter Dury tisse un album chaud et séduisant qui nous met tout simplement le sourire aux lèvres. Et c’est bien suffisant.